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Nous dirigeons notre regard vers l’intérieur de nous-mêmes, l’orientant vers une réalité spirituelle…

C’est parce qu’ils sont ainsi tout orientés, tout tendus vers une réalité spirituelle – la présence partout, la présence en nous du Dieu vivant – que nous pouvons reconnaître les poètes comme orants authentiques.

Le « regard vers intérieur » est la descente nécessaire vers ce point d’ancrage de la rencontre où s’écrit l’icône. « En toi toutes nos sources. » (Ps 86, 7)

Il y a une respiration de l’âme, il y a un langage pour cette respiration, en témoigne ici le souffle des poètes qui est une « boisson forte », capable de nous vivifier.

En écoutant, en faisant nôtres leurs chants, nous pouvons suivre avec confiance cette voie de la prière sur laquelle ils s’aventurent avec le Psalmiste, pour avancer au large, jusqu’en eau vive. « Par les eaux profondes passait ton sentier. » (Ps 76, 20)

Comme des guetteurs pèlerins, ils offrent à tous l’hymne, parfois sauvage, d’un mouvement profond : le réel intégral appelé à la Beauté.

La philocalie des poètes est ainsi un amour de la Beauté vivante.
Amis du silence, vigilants et attentifs, les poètes sont les « hommes et les femmes de désir » de l’Apocalypse qui s’écrient Marana Tha ! (Jn 22, 17)
Sentinelles de l’espérance, les poètes sont les veilleurs de toujours ; ils sont le sel qui assaisonne et la bougie qui fend la nuit. « Je me tourne vers toi, et je reste en éveil. » (Ps 5, 4)

D’après la préface de Le Livre de la Prière, L’Inférieur, 2014.